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La déferlante woke recule, mais laisse des cicatrices profondes aux Etats-Unis

Les signes sont clairs : la vague woke s’essouffle aux États-Unis. Après avoir dominé les débats publics, les universités, les médias et les entreprises avec un discours mêlant justice sociale, déconstruction identitaire et promotion de la diversité, cette idéologie semble se heurter aux réalités politiques et sociales du pays. La montée en puissance de l’anti-wokisme, accélérée par l’influence de figures comme Donald Trump et par des électeurs fatigués des délires identitaires, semble marquer la fin d’une certaine fièvre « progressiste ».

 

L'inflation de la théorie critique de la race en recul

 

Les théories critiques de la race, le Projet 1619 et leurs dérivés ont été progressivement délogés des programmes scolaires, notamment par l’opposition grandissante de parents d’élèves et de gouverneurs comme ceux du Tennessee ou de Floride. Ce désaveu s’est intensifié après que la Cour suprême a invalidé certaines politiques de discrimination positive, considérées comme contraires à la Constitution. Le rejet est large : « Les électeurs ont envoyé un message clair en Californie dès 2020 avec le rejet, par référendum, de certaines formes de discrimination positive dans l’éducation et l’administration », explique John Pitney, professeur de sciences politiques au Claremont McKenna College.

 

Les démocrates eux-mêmes, embarrassés par leurs liens avec ces mouvements, ont dû opérer un revirement stratégique. Kamala Harris, durant sa camapgne, n’a fait qu’hésiter et faire le pas de deux entre positions woke et anti woke pour tenter de renouer avec une partie de l’électorat indépendant. 

 

Un travail de longue haleine

 

Comme le souligne l’éditrice Sasha Stone : « Les idées woke sont institutionnelles aujourd’hui. Même si certaines victoires ont été remportées, elles ne sont que superficielles. Les pratiques d’embauche discriminatoires, les quotas et la censure progressiste continuent. La lutte contre cette idéologie ne sera pas simple. »

 

Même les récentes batailles pour la liberté d’expression dans les campus ne traduisent qu’une infime avancée dans ce combat. « La contre-révolution prendra du temps », prédit-elle. Les institutions, les entreprises et l’éducation demeurent des terrains d'affrontements politiques où les idéologies progressistes continuent d’exister en sous-courant.

 

Des figures comme Elon Musk, qui voit le wokisme comme un « virus mental », ou Vivek Ramaswamy, avec son ouvrage Woke, Inc. dénonçant l’infiltration de l’idéologie dans le secteur privé, illustrent ce mouvement de résistance. Trump, par ailleurs, envisage de rétablir des décrets anti-diversité qu’il avait signés en 2020 avant qu’ils ne soient abrogés par Biden.

 

Si le wokisme a moins ne vent en poupe, il reste à déterminer si les institutions, les médias, et la culture ont réellement la volonté ou les moyens de s’en libérer totalement. Les universités, notamment, demeurent un foyer puissant pour ces idéologies. Des projets de « dégenrification » ou de révision d’ouvrages historiques continuent à diviser la population et la classe politique.

 

La lutte contre le wokisme est donc loin d’être terminée.

 

 

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