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« C’est un voyage qui a duré deux longues années. Ma fille a changé de genre, d’identité, mais elle a ensuite eu l’immense courage d’avouer son erreur. Je suis très fière d’elle ». Ces mots, ce sont ceux d'Asa, la maman de Johanna, une jeune transgenre qui a souhaité faire marche arrière à l'âge de 19 ans, comme le rapporte Le Figaro.
La Suède, qui était dès 1972 le premier pays à reconnaître la dysphorie de genre, a finalement fait marche arrière en mars dernier, au sein de l'hôpital Karolinska, très réputé pour tout ce qui a trait à ces questions.
En Suède, depuis de très nombreuses années, tous les traitements sont possibles dès l'âge de 16 ans - hormis l'opération des parties génitales, possible seulement à partir de 18 ans.
A 16 ans, donc, un enfant, en Suède, peut obtenir des bloqueurs de puberté ou se voir injecter de la testostérone ou des œstrogènes, se faire greffer une barbe, subir une ablation de la poitrine etc.
A la suite de nombreux témoignages et nombreuses études - dans le sens de la note du CERU - cet hôpital invoque le principe de précaution afin de ne plus autoriser la prise d'hormones aux mineurs, qui pourraient favoriser différentes maladies, sauf dans le cadre d'une étude clinique.
Dès octobre 2019, un documentaire choc de la télévision suédoise avait révélé que l’hôpital Karolinska pratiquait l’ablation des seins sur des filles de 14 ans, ce qui a commencé à choquer le pays. Des cas de suicides à la suite de changements de sexe, ou de témoignages de personnalités, comme Aleksa Lundberg, actrice et écrivaine suédoise, qui commençaient à émettre des doutes sur leurs transitions, sont autant d'éléments qui ont forcé les praticiens à se poser davantage de questions.
Certains praticiens suédois sont eux-mêmes très inquiets, à l'instar de Sven Roman, psychiatre pour enfants, qui déplore l'augmentation des jeunes touchés par la dysphorie de genre : 12 en 2001 contre 1859 en 2018 ! Il précise également que la population la plus touchée est la population féminine, avec une augmentation de plus de 1500% pour elles entre 13 à 17 ans. Ainsi, il s'inquiète également du fait qu'actuellement, en Suède, « il y a plus de filles que de garçons qui reçoivent de la testostérone ! ». Pour Sven Roman, l'explication se trouve notamment dans le surdiagnostic : « tous les adolescents ont des soucis d'identité, de recherche de soi, sans être pour autant atteints de dysphorie. Leur problème disparaît le plus souvent au début de l'âge adulte avec la possibilité de devenir homosexuel, ou pas ».
Comme le rappelle Le Figaro, « ces jeunes patients souffrent souvent d'autres troubles psychiatriques comme l'autisme, la dépression, l'anxiété. Ces pathologies, qui pourraient expliquer une supposée dysphorie de genre, peuvent être traitées sans prise d'hormone, ni chirurgie. »
Pourtant, le problème, c'est aussi qu'en Suède, 70 à 80% des personnes entrant en clinique obtiennent un diagnostic de dysphorie de genre comme le rappelle Peter Salmi, enquêteur de la sécurité sociale suédoise.
Bref, ce recul n'est pas le premier : déjà en 2020, le Royaume-Uni a décidé d'encadrer beaucoup plus strictement le recours aux traitements hormonaux pour les mineurs engagés dans une transition de genre.
Espérons que ces premières prises de conscience puissent se généraliser.
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