A l’occasion de la journée de la jeunesse, Saint-Gobain, le géant de la production de matériaux et de la chimie[1], a publié sur X une vidéo dans laquelle des alternants de l’entreprise expliquent l’intérêt qu’ils trouvent à leur formation dans l’entreprise[2]. L’envie de contribuer à son succès ? L’espérance de se perfectionner pour être le plus performant possible ? Apprendre, tout simplement ? Pas du tout. Etre jeune aujourd’hui, nous expliquent ces étudiants en fin d’études chez Saint-Gobain, c’est favoriser le coming out trans des employés et surveiller la communication pour se mettre à l’abri de l’injure gravissime de greenwashing.
La vidéo a provoqué une telle avalanche de commentaires négatifs que ceux-ci ont été masqués et désactivés. Appel au boycott, réflexions ironiques sur la recherche de points ESG (utilisés pour évaluer la démarche RSE d’une entreprise), consternation pour les ingénieurs de l’entreprise, ses actionnaires et ses clients, tout a disparu.
Saint Gobain devrait regarder ce qui se passe outre Atlantique : le mouvement woke est en reflux. Deux acteurs importants du marché des produits agricoles aux États-Unis, Tractor Supply et Deere & Co., ont pris la décision de stopper leurs politiques de diversité et d’inclusion[3]. Avant eux, Disney a reculé sur la propagande multiculturaliste, les dirigeants de Netflix ont rappelé que le divertissement devait l’emporter sur la propagande et la bière Bud a rétropalé à toute vitesse après la chute de sa cotation en bourse due à la nouvelle égérie trans censée doper ses ventes.
Car à chaque fois, l’histoire se répète : la clientèle n’en peut plus des leçons d’inclusion et de diversité qui leur sont infligées, d’autant qu’il est fort à parier qu’ils se contrefichent pour la plupart de l’orientation sexuelle des uns et des autres, de leurs origines ethniques et de n’importe quel particularisme d’ailleurs. Et ils le font savoir en se détournant de la marque.
Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour deviner que la clientèle de Saint-Gobain, plaquistes et autres métiers du bâtiment, ont des préoccupations, et des difficultés, plus terriennes, rationnelles et concrètes que celles des alternants de l’entreprise. Peut-être ont-ils ri, sans doute sont-ils accablés.
Saint-Gobain, médite cet adage que l’on entend de plus en plus souvent : « get woke, go broke ».
Crédit photo : By Vbastide - Own work, CC BY-SA 4.0, https://en.wikipedia.org/w/index.php?curid=75535311
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